Quel est le prix d’un grand cru de Saint-Émilion ?
En 2010, un mathusalem de Château Cheval Blanc 1947 a battu tous les records. Ce grand cru de Saint-Émilion a été adjugé pour la somme extraordinaire de 304 375 $…
Vous qui êtes amateur (ou professionnel) de vin, vous avez probablement remarqué que les bouchons en liège ne sont plus la seule et unique façon pour un vigneron de fermer sa bouteille. De plus en plus, les bouchons à vis arrivent sur notre marché français, y compris sur des appellations très connues et sur d’excellents crus !
C’est loin d’être un phénomène nouveau. Depuis plus de 60 ans maintenant, ce choix de fermeture existe. Il faut bien reconnaitre que ce n’est pas chez nous que c’est apparu en premier. Rendons à César ce qui appartient à César, donc bravo à l’Australie et à la Nouvelle-Zélande, pays précurseurs dans cette technique. Puis, dans les années 1980, la profession a commencé à reconnaitre le bien-fondé de la fermeture à vis.
Évidemment, cette démocratisation a provoqué une insurrection en bonne et due forme…
Il y a donc une question qui vient tout naturellement : selon quel(s) critère(s) un vigneron opte-t-il pour un bouchon classique en liège plutôt qu’à vis, et vice – versa ?
Un fin connaisseur publiant dans un journal mondialement renommé a déclaré que, de plus en plus, les vignerons « préfèrent les bouchons à vis pour les vins (blancs ou rouges) destinés à être bus jeunes.
Un bouchon à vis empêche définitivement l’oxygène de pénétrer à l’intérieur de la bouteille. Pourquoi ? Parce qu’une pastille hermétique vient serrer le goulot de la bouteille au moment de la pose du bouchon.
Avec quel résultat ? Cela permet de garder toute la fraîcheur qu’on aime dans un vin blanc et toute la vigueur d’un millésime récent de vin rouge.
Autre avantage, pas de risque que le bouchon ‘transfère’ un goût désagréable au liquide, ce qui arrive parfois, il faut bien le reconnaitre.
En revanche, certains vins ont justement besoin d’un apport d’oxygène, aussi infime soit-il. Dans ce cas, le bouchon de liège remplit parfaitement la fonction. En effet, d’abord parce que le bouchon de liège en lui-même contient de l’air, mais aussi parce que ses qualités intrinsèques favorisent l’échange extérieur/intérieur.
Lorsqu’on tient la bouteille debout, on remarque que le liquide n’est pas en contact avec le bouchon ; cet espace est donc rempli d’air. Ce peu d’air à l’intérieur de la bouteille aide à lisser les tanins, ce qui donne au vin rouge une agréable sensation en bouche de velours. Cet apport naturel d’air oxyde les tanins afin qu’ils soient plus doux, rendant le vin encore plus agréable à boire.
Pour bien comprendre ce qu’est un bouchon de liège, je vous invite à regarder cette vidéo de quelques minutes présentant un reportage très intéressant réalisé dans le cadre de l’émission bien connue de France 5, ‘’Silence ça pousse’’.
Revenons sur un autre avantage du bouchon à vis : sa facilité d’ouverture.
Tout comme moi, vous avez peut-être en mémoire des petits moments de solitude, lorsque vous avez un grand sourire aux lèvres en pensant à la bonne bouteille que vous allez déguster avec votre famille ou des amis… Et là, c’est le drame. La partie haute du bouchon s’arrache du restant ! Vous devez vous y reprendre à plusieurs reprises pour sortir ce qu’il reste… Résultat : le bouchon s’émiette en partie dans le vin. Mouais… pas terrible.
Le bouchon à vis évite ce genre de situation, très désagréable au demeurant puisque, lorsque ça vous arrive, il faut passer le vin dans un filtre avant de le servir ; car il n’y a rien de plus désagréable que de porter un verre à la bouche tout en voyant flotter des résidus de liège.
Autre avantage, on dévisse beaucoup plus vite qu’on ne débouchonne une bouteille. Donc vous vous rapprochez un peu plus vite de la dégustation ! C’est une boutade !
Maintenant, il faut bien reconnaitre qu’il y a un véritable rituel autour du débouchage. En effet, quel plaisir de prendre en main un joli sommelier ou un cep de vigne équipé d’une queue de cochon, puis de prendre son temps pour retirer le bouchon. Certains aiment déboucher vite, histoire d’obtenir le fameux ‘plop’, d’autres vont le retirer le plus délicatement possible avec l’objectif de ne justement produire aucun produit. Dans les 2 cas, c’est un plaisir non dissimulé, impossible à ressentir avec une fermeture à vis.
Alors petite astuce si vous avez opté pour un bon vin avec un bouchon à vis. Face à vos invités, détournez leur attention du bouchon en les intéressant plutôt à l’étiquette ou à la forme de la bouteille, qui, elle aussi, a ses critères.
Alors… bouchon en liège ou bouchon à vis ? Mais au fait, il existe aussi de plus en plus des bouchons synthétiques.
Qu’en penser ? Très brièvement, on peut résumer leur utilité en particulier sur des vins qui ne connaitront pas le vieillissement, un peu comme les bouchons à vis. Pour autant, des évolutions techniques permettent quand-même un échange d’air entre le vin contenu et l’extérieur de la bouteille.
Donc, en résumé, il n’y pas d’avis tranché à avoir, tant les raisons se justifient pour un bouchon de liège authentique, pour un bouchon synthétique ou un bouchon à vis.
Et de toute façon, le plus important au final, c’est que vous vous fassiez plaisir avec le breuvage qui se trouve maintenant dans votre verre !